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 L'enfant de la haine

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Elv
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Elv


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MessageSujet: L'enfant de la haine   L'enfant de la haine EmptyDim 15 Mai 2022 - 11:50

L'enfant de la haine



Juillet 54, dix jours après l'expédition à Ewilem

Ils étaient déjà venus dans cette prairie, deux ou trois mois plus tôt. Oliver s'en souvenait comme si c'était hier : ç'avait été le lieu de leur toute première sortie, juste tous les deux. Ils étaient montés dans les alpages sous prétexte d'observer un couple de vautours, mais plus encore, c'était la première fois qu'ils s'étaient parlés seuls-à-seuls, avec sérieux, comme deux véritables amis.
Ce jour-là y ressemblait beaucoup : ils étaient tous les deux allongés sous le ciel bleu à écouter le chant de la montagne. Mais ici, une parfaite sérénité entourait les deux garçons. Priam était sur le dos, les bras tendus vers les ciel tenant la reliure élimée d'un livre. Oliver, autrefois à l'écart et dans une certaine retenue, avait là sa tête posée sur le ventre du blond. Il était bercé par les battements lents de son cœur, apaisé par la chaleur de son corps, attendri par ses yeux bleus qui parcouraient les lignes de son livre.
Priam se tendait toujours un peu lorsque Oliver engageait un mouvement de tendresse envers lui, mais le temps adoucissant les choses, il se calmait petit-à-petit et se laissait à son tour porter par ses gestes amoureux. C'était la première fois qu'il vivait une telle expérience, et il l'avait bien fait comprendre au rouquin. D'abord effrayé par cette toute nouvelle perspective, il n'avait pu en dormir de la nuit suite à leur premier baiser. Était-ce dû à une incertitude quant à ses sentiments ? Peut être aussi. Oliver avait clairement été le premier à tomber amoureux. Il avait été le premier à faire les pas vers lui. C'était lui qui avait voulu le réconforter cette fois-là au torrent, lui qui était venu s'excuser piteusement, lui qui avait proposé cette escapade en montagnes à la recherche des gypaètes. Priam avait suivi le mouvement et s'était retrouvé face à son destin à Varkens, persuadé au départ que l'attitude de Oliver vis-à-vis de lui n'était que passagère, comme un coup de cœur sorti de nulle part avant de reprendre ses esprits et aller voir ailleurs. Mais voilà que Ewilem était passé. Oliver lui avait témoigné une dévotion sans pareille, servi ses sentiments amoureux et sincères sur un plateau d'argent, conscient des risques d'être repoussé et qu'un malaise s'installe entre eux. Et pour cela, pour Priam qui s'était toujours trouvé lâche, il ne pouvait qu'en être admiratif. Alors, conscient de son attachement sincère pour ce garçon, des émotions qu'il lui faisait vivre et de la joie qu'il lui procurait, Priam avait dit oui, et jamais il n'aurait pensé que le goût de ses lèvres ne lui aurait plu autant.
Après s'être assoupi quelques minutes, Oliver se frotta les yeux. Il tourna la tête vers celle de Priam, la joue contre sa poitrine, et observa un instant son air concentré. La curiosité l'emportant, il demanda :
“Qu'est-ce que tu lis ?”
Priam s'arracha de sa lecture et posa son livre ouvert sur son visage d'un air exaspéré.
“Un livre qu'on a ramené de chez Kob. J'abandonne, j'y comprends rien.” Soupira-t-il.
“De quoi ça parle ?”
“De la manière qu'avaient les Hommes de faire du commerce. Il avaient un système de troc beaucoup plus poussé que le nôtre et je n'ai jamais vu quelque chose d'aussi incompréhensible.”
Oliver se redressa et souleva l'ouvrage du visage de Priam.
“T'aimes pas ça, hein, ne rien comprendre.” Le taquina-t-il avec un sourire goguenard.
“Oh, je pense que même Kob avait du mal à saisir. Il a mis des annotations partout sur les pages.”
A l'évocation de Kob, Oliver sentit les muscles de Priam se tendre et vit son sourire fondre. Le rouquin se pencha vers le garçon et s'inquiéta :
“Qu'est-ce qu'il y a ?”
Priam détourna le regard et fit mine de hausser les épaules. Puis il répondit d'une voix blanche :
“Ce soir, je vais voir ma mère et Kob pour récolter des informations sur Hypsos.”
“Oh...”
Oliver baissa les yeux.
“Tu penses que... Tu trouveras beaucoup de choses sur lui ?”
“Je ne crois pas. Je ne pense pas que mon père ait beaucoup parlé de lui à ma mère. Et pour Kob...”
Il pinça les lèvres.
“Olia m'avait prévenu bien sûr. Mais c'est... C'est tellement difficile de le voir être...”
Oliver l'invita à poursuivre avec un regard doux.
“Ça dépend des jours bien sûr. Parfois il est gai et agréable, même s'il a du mal à trouver ses mots. Mais il ne se rend pas vraiment compte de ce qu'il fait. Parfois il oublie juste qu'il est à Ragnok et il pense qu'il est toujours dans sa maison à Ewilem. Alors quand il ne retrouve pas les objets qu'il veut, il s'énerve. Mais ça ne nous agace pas, juste... Ça nous fend juste le cœur. Toute ma vie je l'ai vu comme quelqu'un de fier et intelligent. Maintenant il est juste... Complètement perdu dans un océan de souvenirs en train de se détruire.”
“Tu penses qu'il t'a enfin reconnu ?”
Priam secoua la tête.
“Je pense que ça n'arrivera pas. Il me voit juste comme un... Comme un infirmier.”
Ils demeurèrent dans un silence triste pendant quelques instants. Mais Oliver finit par secouer la tête pour chasser ces mauvaises ondes et passa une main douce dans les cheveux blonds de Priam.
“Eh. Même s'il a perdu une partie de sa mémoire, il peut être heureux de ce qu'il a maintenant. Il est en sécurité, il a des gens qui l'aiment, et il mange bien. Genre... J'te jure. Rosalie cuisine super bien.”
Priam souffla du nez à contrecœur.
“Mais tout ce qui a fait de lui ce qu'il est aujourd'hui, tout son savoir et son expérience, il est en train de le perdre.” Rétorqua-t-il.
“Et tu penses qu'il peut pas être heureux dans l'instant présent ? Qu'il a absolument besoin de savoir tout sur tout ? Dans ce cas-là je dois être super malheureux.”
Il réussit à faire sourire le blond et un peu de couleur réapparut sur ses joues.
Ils descendirent de la montagne au crépuscule. Grâce à la présence et aux mots de Oliver, Priam avait regagné un peu de courage et se sentait prêt pour la soirée qui l'attendait. Arrivés aux abords de la ville, ils s'apprêtèrent à se séparer, l'un allant chez sa mère, l'autre retournant chez lui.
“Tu me raconteras ?” Demanda Oliver. “J'ai envie d'en apprendre plus sur ce tocard qui m'a fichu la frousse à Ewilem.”
“Oui, je te dirai tout. A demain Oli.”
“A demain !”
Oliver l'embrassa vivement sur la joue et le planta là, la poitrine traversée de frissons et le visage rose.

“Bonsoir ! Comment ça va ce s...”
Les bras de Priam retombèrent le long de ses flancs. Il soupira et regarda la ronde incessante  de son grand-père dans le salon de Rosalie. Fébrile au bout de sa canne, il jetait des regards effarouchés dans tous les coins de la pièce, poussant des jurons çà et là.
“Ça ne sert à rien Kob.” Soupira Rosalie, les mains occupées sur la planche à découper. “Il ne sont pas ici.”
“Taisez-vous Albertine ! Je n'ai pas de conseils à recevoir d'une vieille pie !”
“Que lui arrive-t-il ?” Demanda Priam à voix basse.
“Il cherche les médicaments de Arthur.”
“Arthur ?”
Priam leva des yeux attristés vers son grand-père. C'était la première fois qu'il évoquait son père adoptif depuis son arrivée. Kob ferma rageusement la porte d'un placard et, remarquant enfin la présence du blond, s'approcha de lui en claudiquant et lui attrapa l'épaule.
“Isaac tu tombes bien ! Arthur est mourant, il lui faut ses médicaments !”
“Je pense qu'il faut que tu ailles te coucher, Kob.” Souffla Priam avec de la peine dans la voix.
“Non, tu ne comprends pas ! Je suis médecin, il faut que je le sauve !”
Ils durent s'y mettre à deux pour le calmer et le mettre au lit, en espérant qu'il ait tout oublié le lendemain. Priam et Rosalie se retrouvèrent seuls dans le salon, dans un silence triste et morbide. La mère finit par le briser en levant les yeux vers son fils.
“J'imagine que tu comprends maintenant qu'on ne tirera rien de lui sur Hypsos.”
Priam hocha la tête.
“C'était stupide d'espérer. Et je ne veux pas le replonger dans de mauvais souvenirs.”
“Il ne faut pas que tu te sentes coupable vis-à-vis de lui Priam.” Lui dit la chevrette. “Kob est très vieux. Il fallait s'y attendre que les déficiences mentales le gagnent un jour.”
Le garçon frissonna. Il n'aimait pas quand sa mère parlait avec des mots aussi froids et détachés, mais elle avait toujours été celle qui avait le moins de tact entre elle et Isaac, Priam devait bien s'y faire. Il tâcha de se détendre et commença à sortir une tige de fusain et du papier des tiroirs pour préparer la lettre pour Ava. Pendant ce temps, sa mère l'observa, un sourire en coin.
“Je vois que tu passes du temps avec Oliver...” Susurra-t-elle.
“Un voyage ensemble, ça rapproche.” Se contenta-t-il de répondre pour ne pas avoir à rentrer dans les détails.
“Je vois ça...”
“Tu es en train de te moquer de moi ?”
“Oh non ! Mais je me souviens encore de cette minette qui t'intéressait, quand tu étais ado. Quelque chose comme Talia...”
“Tallulah. Et ça va ne me charrie pas, c'était il y a longtemps.”
“Et à Oliver, tu lui as dédié un poème à lui aussi ?”
Dans un sursaut, Priam cassa sa tige de fusain en deux. Il pesta, les joues rouges. Rosalie gloussa derrière sa main.
“Héhéhé. Ne te braque pas comme ça. Je suis contente pour toi. J'avais à peu près ton âge quand j'ai rencontré ton père.”
L'agacement et la honte abandonnèrent l'esprit de Priam et il sourit.
“Et comment il était ? Quand tu l'as rencontré je veux dire.”
“Ton père ? Oh il était crétin. Mais c'était un crétin adorable.”
Ça me rappelle quelque chose, tiens. Le blond pouffa avec sa mère et l'air de la pièce se réchauffa.
“Allez, mettons-nous au travail.” Trancha Priam.
“Oui, finissons-en.”
Ils s'assirent tous les autour de la table, l'air plus grave. Rosalie but une gorgée de son infusion, Priam s'arma de son fusain. Il leva les yeux vers elle, et attendit qu'elle choisisse les bons mots. Le regard de la vieille femme était fixé sur le corps de son fils, à l'emplacement précis de sa récente cicatrice. Elle fronça les sourcils, grimaça de colère, puis commença :
“Quand on a commencé à se fréquenter, Papa et moi, il a mis beaucoup de temps à m'avouer qu'il avait un frère. En fait, il me l'a dit juste avant d'emménager à Ewilem. Mais j'avais senti que c'était à contrecœur. Il avait seulement peur que je l'apprenne par moi-même et que ça me mette en colère contre lui.”
“Donc, si je me souviens bien, Papa a été retrouvé bébé devant la porte de Kob, et pour Hypsos, c'est Kob lui-même qui est venu le chercher.”
“Oui. Isaac avait déjà onze ans quand Hypsos est arrivé chez eux. Kob travaillait à l'hôpital à ce moment-là, et il lui arrivait souvent de faire des interventions dans l'orphelinat du quartier Sud. C'est là qu'il a eu vent d'un petit garçon de cinq ans qui venait d'y être admis. C'était une histoire sordide. Il venait d'une famille horriblement pauvre de la périphérie. C'était leur souffre-douleur. Il était abusé depuis sa naissance.”
Un frisson glacial traversa le dos de Priam. Il eut trop peur pour demander quels types d'abus il avait subi, mais les yeux froids de sa mère parlaient d'eux-mêmes.
“Il était mal fichu, cassé de partout, renfermé sur lui-même et agressif avec les autres enfants, mais Kob l'a pris en pitié et l'a ramené chez eux.”
“Et comment a réagi Papa ?”
“Oh, très bien. Il était ravi d'avoir un petit frère. Enfin, Kob devait le remettre d'aplomb d'abord et l'éduquer à la vie en société. Isaac m'a toujours dit que Kob avait été un parent très doux et gentil, et il l'a aussi été avec Hypsos. Mais il a remarqué dès son arrivée qu'il avait un comportement étrange.”
Son visage s'assombrit.
“Il était constamment rentré dans sa coquille. Il parlait extrêmement peu. Il refusait de jouer la plupart du temps avec Isaac. C'était comme s'il n'aimait rien. Comme s'il faisait tout à contrecœur par peur de recevoir des coups. A part peut être lire des livres. Il n'acceptait pas la tendresse de Kob et n'en exprimait aucune envers les autres. Isaac a vite abandonné tout espoir de fraternité avec lui, mais Kob s'y est accroché. Il le couvrait d'amour, mais Hypsos le rejetait. Kob en était malade. Il refusait de voir que son amour pour lui n'était pas réciproque.”
Priam hocha la tête, faisant mine de comprendre.
“Donc, Hypsos était un enfant froid, aimant la lecture et renfermé sur lui-même. Heh, pour le moment, ça ressemble un peu à l'enfant que j'étais.”
“Non Priam.” Coupa sèchement Rosalie, comme si elle refusait catégoriquement de faire un lien entre son fils et cet homme. “Il n'avait rien à voir avec toi. Hypsos aimait voir la souffrance. Isaac me racontait qu'il allait se cacher dans la cour arrière de la maison pour torturer des animaux et les disséquer vivants.”
Un silence plombant s'effondra sur la tablée. Priam, le visage pâle, déglutit avec difficulté.
“Le plus souvent, il était froid et calculateur.” Poursuivit Rosalie. “Mais quand il s'énervait, il entrait dans des colères noires et dévastatrices. Papa avait une cicatrice dans le cou, tu te souviens ? Dix points de suture. C'est Hypsos qui l'a mordu quand il avait dix ans. Et il a poignardé Kob dans la hanche.”
Plus le récit avançait, moins Priam se sentait bien.
“Il... Il avait des pulsions meurtrières...?”
“Isaac pensait qu'il avait développé dès son arrivée une haine profonde pour Kob. Et plus Kob lui montrait de l'amour, plus Hypsos le détestait.”
“Ça explique pourquoi il a tiré la flèche.” Dit Priam d'une voix blanche. “Il a vrillé quand il a vu ce fantôme du passé qu'il haïssait tant.”
“Alors tu peux bien comprendre pourquoi ça n'a pas duré longtemps avant que Hypsos ne s'enfuie. Kob et Isaac n'ont plus eu de nouvelles de lui depuis. On ignore comment il a bâti son organisation, mais on sait qu'il était suffisamment intelligent et tacticien pour le faire. Et n'oublie pas que même s'il le détestait, il a quand même reçu l'éducation poussée de Kob. Aujourd'hui, il doit être très cultivé et savoir beaucoup de choses sur les Hommes. Ce doit être l'une des choses qui intéressent les sectaires qui se sont ralliés à lui.”
Rosalie s'arrêta un instant. Elle baissa les yeux, l'air d'hésiter à délivrer une information. Priam l'invita à continuer, même s'il n'en avait lui-même aucune envie.
“Priam, tu...” Tenta la femme. “Tu te souviens il y a dix ans ? Nous étions partis tous ensemble visiter les Ruines. La vieille Bibliothèque.”
“Oui, comment pourrais-je l'oublier ? Tous mes Jules Vernes et mes Rimbaud sont de là-bas.” Fit Priam avec un sourire. Mais il fondit l'instant d'après, comprenant où sa mère voulait en venir. “Non... Ne me dis pas que...”
“A un moment, avec ton père, nous sommes descendus seuls dans les sous-sols, tu t'en souviens ? Un incendie s'est déclaré l'instant d'après et nous vous avons fait croire que nous étions sortis juste avant. En vérité, Papa m'a demandé de vous mentir. Hypsos est venu nous voir ce soir-là. Il avait posé les premières pierres de son organisation. Je ne sais pas par quelle lubie il nous est apparu, pour nous dire bonjour ou pour narguer ton père mais... Il est probable qu'il ait voulu faire disparaître les dernières traces de la Bibliothèque et nous avec. C'est lui qui a lancé l'incendie.”
Priam eut un hoquet d'effroi. Il se massa la mâchoire, tétanisé par ce qu'il entendait. Mais il tâchait de se calmer, de se dire que cette histoire était derrière eux. Hypsos avait déjà attenté à la vie de sa famille. Et lui, l'aurait-il tué lui aussi ? Avait-il même ressenti un regret lorsque sa flèche l'avait atteint lui et pas Kob ? Ou voulait-il simplement faire disparaître toute sa famille, tout ce qui pouvait le rattacher à un passé de victime ?
“Je...” Balbutia-t-il. “Je ne pensais pas que tu saurais autant de choses sur lui. Je croyais que Papa était toujours resté très discret à ce propos.”
“Il en a toujours eu honte, c'est sûr. Mais après l'épisode de l'incendie, il a enfin accepté de tout me raconter.”
Elle se leva de sa chaise et s'approcha de son fils. Elle toucha son épaule et caressa sa cicatrice à travers sa chemise, les sourcils froncés.
“J'étais un peu inquiète en te voyant revenir blessé, mais quand j'ai appris que c'était l'œuvre de cet homme, j'ai manqué de m'évanouir.”
Priam leva les yeux vers elle.
“Tu penses que nous risquons quelque chose ? Toi, moi et Kob ?”
“Estimons-nous heureux d'être loin de Ewilem.” Dit-elle. Elle soupira ensuite et souffla à mi-voix : ”Je sais qu'il n'y a pas vraiment de raison pour que je te dise cela, mais... Sois prudent et ne fais rien d'insensé. J'ai déjà perdu ton père, je ne veux pas te perdre toi aussi.”
Priam posa sa main sur la sienne, silencieux. Dehors, le ciel d'encre se recouvrait de nuages noirs.

Chère Ava,
J'espère que toi et tes camarades se portent bien. Je pense souvent à vous. Merci encore pour l'aide que vous nous avez apportée.
Mais je ne m'attarderai pas plus longtemps sur ces formalités car je sais bien ce que tu attends de cette lettre. Malheureusement, K. n'est pas en état de nous délivrer des informations claires sur tu-sais-qui. Cependant, avant de mourir, mon père en a suffisamment discuté avec ma mère pour nous aider dans nos recherches. Je viens de parler avec elle, et je te délivre toutes les informations qui pourraient t'être utiles d'une quelconque manière.
Il a été adopté par K. lorsqu'il avait cinq ans. Avant cela, il habitait dans la périphérie d'Ewilem dans une famille pauvre où il était abusé physiquement et mentalement. Arrivé chez K., ses premières années de vie ayant été influencées par un environnement malsain, il a développé un comportement de psychopathie. Selon les mots de ma mère, il était incapable de recevoir de l'amour et d'en donner. Il haïssait K. malgré toute la tendresse qu'il lui adressait, malgré tous ses efforts pour lui faire oublier son ancienne famille. Et il le hait toujours, de ce que l'on sait.
Très jeune il a commencé à montrer des signes de violence et d'indifférence à la souffrance. K. et mon père ont des blessures d'altercations avec lui. Il torturait des animaux. Mais à côté de cela, il était très intelligent et lisait beaucoup. Nous pensons avec ma mère qu'il est très érudit et que l'éducation que lui a donnée K. ne peut que jouer en son avantage. Et étant donné ses pillages ces derniers temps, il doit être conscient qu'accumuler des connaissances et les cacher aux autres jouent en sa faveur. Oliver avait entendu pendant la mission d'infiltration qu'après avoir amassé tous les livres, tous les parchemins, son groupe et lui ne comptaient que laisser des miettes à l'autre groupe.
Il s'est enfui de chez lui quand il avait quinze ans. Et entre ce moment et aujourd'hui, nous ne savons presque rien de lui. Mes parents l'ont recroisé dans les ruines il y a dix ans, dans une bibliothèque qu'ils étaient en train d'explorer, où il a tenté de les assassiner en brûlant l'édifice. A ce moment-là, il avait déjà commencé à bâtir son groupe autour de lui. “Tu ne peux rien contre un roi sur son royaume”, voilà les derniers mots qu'il leur a adressés avant de disparaître dans les flammes.
Voilà toutes les informations que j'ai pu récolter, j'espère qu'elles te serviront. En tout cas, tu comprends bien en lisant cette lettre que la menace qu'il représente est sérieuse. S'il a été capable de construire une organisation solide à lui seul, de s'emparer d'une ville par un jeu d'alliances et de manipulation, alors il est probablement capable de porter ses désirs plus loin que les frontières de l'ex-capitale.
Bon courage,
P.
PS : Peux-tu donner une claque à un certain tigre de la part de sa petite amie et lui dire, je cite, que c'est “un pignouf sans cervelle qui va finir en chaise roulante s'il continue” ? Merci d'avance.
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Ra' Aden
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Ra' Aden


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MessageSujet: Re: L'enfant de la haine   L'enfant de la haine EmptyLun 16 Mai 2022 - 22:19

HÉ MAIS BORDEL J'AVAIS PAS VU

C'est vraiment hyper intéressant, je suis bluffée L'enfant de la haine 2296975759
Sans déconner le personnage d'Hypsos est tellement mystérieux, et le fait qu'on en apprenne qu'au fur et à mesure sur lui et ses intentions tient vraiment en haleine ! J'ai hâte de voir ce que ça va donner

Oh et Oli et Pripri sont trop mimi L'enfant de la haine 1372387614
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Elv
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MessageSujet: Re: L'enfant de la haine   L'enfant de la haine EmptyLun 23 Mai 2022 - 23:59

Héhéhé merci beaucoup  L'enfant de la haine 807832344 Tu comprends maintenant pourquoi j'en ai pas fait un personnage jouable  Laughing
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