MORO // La joie de vivre

[Bon bah puisque personne te le prend je reviens m'incruster  ]

         Naari trottait. La poussière que soulevait ses foulées la faisait toussoter de temps à autres mais elle préférait rester sous forme équine. Tout d'abord, parce qu'avec la chaleur et sa longue marche, elle n'avait pas l'énergie de se retransformer mais surtout parce qu'elle se sentait libre ! La forme de jument avait toujours été celle qu'on lui demandait de cacher, mais maintenant plus personne ne pouvait la lui interdire. Et puis, elle était beaucoup plus pratique cette forme ! Elle se déplaçait bien plus vite. Toujours est-il qu'elle était perdue dans ses pensées. Pourtant, elle fut tirée de ses esprits par un petit cri perçant. Il lui avait semblé entendre : "Youhou ! Je suis la reine de l'univers !"

         Naari chercha d'où pouvait bien venir ce couinement. Elle baissa la tête et vit une minuscule boule de poil courant et gigotant dans la poussière. Oh naaan une p'tite gamine     C'était assez mal placé venant de Naari puisqu'elle n'était elle même pas très vieille. Pourtant, la jeune hybride était plutôt arrogante et possédait un certain mépris pour les shapeshifters plus jeunes qu'elle. C'était une sale gosse, ou plutôt, une sale ado.
Elle s'arrêta devant la petite louve et veillant bien à projeter une gerbe de poussière. Elle lançât d'un ton acerbe. Elle était méprisable et méprisante.

        " La reine de l'univers ? Et si tu commençait par redescendre sur terre microbe ! "

         La boule de poils arrêta de gesticuler aux pieds de Naari. La jument conservait son regard dur et méprisant. Pourtant, personne, même le plus insensible des cœurs de pierre n'aurait put dire le contraire : cette petite louve était bien trop mignonne ! Elle regardait l'infâme Naari avec ses petits yeux touts ronds tellement adorables. Mais hors de question pour l'hybride de montrer quelque admiration pour ce machin poilu ! Elle était bien trop fière et arrogante. Elle adorait se sentir supérieur, et elle allait bien lui montrer. La petite souriait de toute ses dents lorsqu'elle répliqua. « Je suis sur terre ! Je m’amuse voilà tout ! » Naari leva les yeux aux ciel. Évidement qu'on est sur terre abrutie !   Elle avait l'air exaspérée. Mais c'était surtout un genre qu'elle se donnait pour montrer à quel point elle était plus intelligente que son interlocutrice. Même si à l''évidence, c'était le contraire.

         " Ouais ouais et si tu pouvais aller t'amuser ailleurs que dans mes jambes ce serait cool ! Réponse totalement débile puisque c'était Naari qui était venue dans les jambes de la louve, la petite devait être là depuis longtemps. Elle lui envoya de la poussière. Allez ouste ! Va t-en !   "

         Naari grince des dents. Cette boule de poil est résistante et tente de l’apitoyer avec ses yeux de merlan frit. Le pire, c'est qu'elle est mignonne. Pourtant Naari déteste cette technique d’apitoiement car elle même aime en abuser. Elle adore piéger les gens avec son jolie minois et ses grands yeux bleus. La plupart du temps ça marche. Il faut dire qu'elle adore minauder. C'est pourquoi la jument ne se laisse pas faire et continue de fixer durement le truc poilu. La petite chose réplique. "Moi dans tes jambes ? C'est TOI qui es venue m'embêter !" Cette gamine insupporte Naari qui se trouve être extrêmement irritable aujourd'hui. Elle a horreur des enfants alors qu'elle même sort à peine de l'enfance. Elle lui répond d'un ton menaçant.

            " T'a pas encore pigé ?! Là où je passe tu dégage ! C'est tout ! Maintenant casse-toi    "

         Naari aurait aussi très bien pu s'en aller et cette histoire aurait pris fin depuis longtemps. Personne n'aurait perdu de temps et cette prise de bec n'aurait même eue lieu. Mais elle est comme ça Naari, elle va toujours chercher au conflit. Surtout contre plus petit qu'elle. Elle adore se sentir supérieur.

         Sous les yeux de Naari, la boule de poils se transforma. Ce n'était plus de jolis petits yeux mignons qui la fixait mais des yeux plus durs, certes toujours mignons. Elle avait l'air un peu plus remonté et menaçante quand elle répliqua : "Oh que si j'avais compris. Tu me diras juste où est-ce que tu as vus que cet endroit t'appartenait ! Je ne suis pas ton chien. Alors si tu veux passer, tu me contourne point." Et là, ce fut la crise de rire pour l'arrogante jument. Elle se tordit de rire, essuya quelques larmes, et répliqua entre deux gloussements.

" Nan mais t'a cru que t'allait m'impressionner puceron ? C'est pas en fronçant les sourcils que tu va me faire peur, je pourrait t'écraser d'un sabot   Oh ! Et puis, au cas ou tu ne le saurait pas, le loup et le chien c'est de la même famille. Tu t'es prise quoi ? Un papillon ? "

         En achevant ces paroles, elle repartit dans un éclat de rire. Elle adorait se moquer des gens et les rendre mal à l'aise. Si la louve s'énervait, il y aurait moyen qu'elle lui inflige quelques griffures désagréables. Mais Naari était rapide et ses postérieurs étaient puissants. D'ailleurs, que ferait-elle si elle venait à blesser la louve ? La laisser là ? Elle en serait peut-être capable. Pourtant, derrière ses grands airs, Naari à on fond, elle ne laisserais sûrement pas mourir quelqu'un.

[Désolée du retard   ]
         Décidément, elle était coriace cette boule de poils ! Ça plaisait bien à Naari. Elle n'aimait pas gagner trop facilement. Elle aimait bien l'ardeur avec laquelle la louve se défendait. Elle avait laniaque quoi. Un trait de caractère que l'hybride appréciait beaucoup. La louve montra ces minuscules crocs, ce qui fit de nouveau glousser Naari, tout en répliquant "Si je t'énerve à ce point et si je suis si insignifante... Pourquoi tu ne me ferais pas partir de ton chemin tout de suite là ? Après tout, si tu est si importante que ça au point qu'on doive ce pousser de ton chemin... Un seul coup de tes sabots pourraient m'envoyer balader alors pourquoi tu ne le fais pas ? "
        Naari sourit de toute ses dents et planta son regard dans celui de la boule de poils. Elle abaissa même son encolure pour tenter d'accentuer le contraste de taille entre les deux individus.

"Parce que tu ne vaut même pas la peine que je gaspille mon énergie "